MES ELECTIONS
Il ne manque plus que trois jours au premier tour de l’élection présidentielle, mais la campagne est bien lointaine de battre son plein.
Ternie et suffoquée par le vent d’est qui souffle bien fort, trop fort elle est passée en mode « progression par inertie »
Le facteur a enfin déposé hier dans la boite aux lettres le courrier « URGENT ELECTION »
Allons voir….
Je déchire la grosse enveloppe d’où surgissent plein de visages, pour la plupart connus avec les noms tous familiers.
Fan de la radio, je boycotte la télé et ses images ; certains visages donc moins « populaires » je ne les reconnais pas tout de suite. Les noms au contraire me parlent bien tous et me racontent plein de choses.
Le premier sur qui je tombe est Fabien Roussel. Je le reconnais tout de suite.
Mon regard est déjà tombé sur son affiche, collé parmi celle des autres candidats dans l’espace réservé à la publicité électorale à côté de l’espace recyclage des « hauts quartiers » de ma Commune.
J’oserai dire qu’on le remarque !
Quand on a préparé mon enveloppe on a dû penser qu’un seul Roussel ne suffirait pas et on a glissé une deuxième copie de son programme.
La France des jours heureux m’a souri deux fois. Ça fait rêver……
Mais où est-elle ?
Un autre monde est possible….avec Jean-Luc Mélenchon.
Oui c’est sûr.
Mais il ne m’inspire pas beaucoup de confiance.
Peut-être il y est pour quelque chose son nom qui dans mon oreille sonne avec un étrange mélange entre mélancolie et manchon.
Et le pire est l’association culinaire de manchon qui me renvoie à canard.
Pauvre petit canard !
Faire face, sur un fond tout vert pour Yannick Jadot.
Il serait fier de moi : je roule à l’électrique (depuis une semaine), j’utilise les quatre roues lorsque je ne peux pas prendre les transports en commun, ou aller à destination à pied et souvent je fais aussi du covoiturage….
Autrement dit ma voiture est devenue un bien partagé, détourné pour le bien de l’économie familiale.
La France authentique de Jean Lassale….
Un doute m’assaille : Qui est-il ?
Tellement authentique qu’il m’est inconnu.
Je me plonge dans son programme et enfin à la quatrième page tout m’est clair.
Il n’aime pas l’Europe.
Je passe au suivant.
Une femme enfin, mais quelle triste mine.
Le courage de faire.
Le courage de voter Valérie Pecresse, pour qui les sondages ne sont pas trop favorables.
L’urgence anticapitaliste- nos vies valent plus que leurs profits.
Philippe Poutou, ouvrier licencié, candidat anticapitaliste a le don d’être clair et d’aller droit au but. Il annonce tout de suite la couleur…vive la sincérité.
A nouveau une femme, toute souriante cette fois ci, les sondages lui sont beaucoup plus favorables.
Marine présidente…… Femme d’État.
Femme d’état ? cela dépend de quel état on parle.
Moi j’étais dans tous mes états lorsque ma filleule à l’époque de précédentes élections ( elle était tout juste au CP) a cru m’avoir vu à la télé.
Elle a confondu Marraine avec Marine.
Je ne m’en suis toujours pas remise.
Choisir la liberté nous annonce Nicolas Dupont-Aignant.
Et qui ne l’aime pas ?
Ensemble changeons d’avenir….
Madame Hidalgo, vous me faites penser à « le changement c’est maintenant »
Il faut avouer que le Président du changement avait donné bien de la couleur à son quinquennat, entre une compagne envahissante et pétulante et ses escapades en mobylette italienne.
….de positif (de mon point de vue) juste la publicité aux trois roues Piaggio.
Et maintenant ? Deux roues Bianchi ou Triestina ?
Et nous voilà à notre Président - candidat ou candidat président.
Nous tous….Emmanuel Macron avec vous.
De lui on sait tout ou presque.
De lui j’ai gardé le souvenir de son arrivée sur l’esplanade du Louvre le soir de sa victoire en 2017 accompagné par l’Hymne à la Joie.
Chorographie magnifique et quelle puissance !
Il m’avait émue.
Malheureusement ce n’est pas tous les jours dimanche.
Dernière femme qui sort de mes prospectus annonçant Le camp des travailleurs : c’est Nathalie de– Lutte ouvrière- et son petit logo -faucille et marteau que je ne voyais plus depuis longtemps et qui bien rime avec Arthaud ; un visage ouvert et serein.
Et pour en finir avec tous ces portraits, celui d’Eric Zemmour Pour que la France reste la France.
Je n’ai plus de mots.
La preuve irréfutable que cette campagne électorale était presque inexistante m’a été donnée par le marché d’Aix en Provence que je fréquente chaque mardi.
D’habitude la place du marché est remplie de militants qui essaient de te refiler le tract de leur candidat et on est obligé de faire le slalom pour les esquiver.
Pas de trace de leur présence jusqu’à ce mardi, le cinquième jour avant les élections.
Mardi 4 avril enfin un premier couple de militants non identifiés qui m’est passé à côté sans me daigner d’un regard pour en revanche approcher un couple de belges.
Tout de suite ils ont précisé qu’ils n’étaient pas des électeurs mais des touristes.
Ils ont eu droit à un « bonnes vacances »
Le deuxième couple de militants, manifestement de la république en marche m’a frappé pour sa sédentarité. Plantés en plein milieu de la route, l’air de rien, ils ont continué a discuter sans même me voir passer tout près de leur campement.
Quoi penser ? Quoi dire ?
Si le premier couple ne s’était pas planté avec les touristes belges, j’aurais pu penser qu’ils avaient un sixième sens pour dénicher les non – électeurs et qu’ils m’avaient bien ignoré, subodorant le manque de ma carte électorale.
Je n’ai pas donc eu le plaisir de donner ma réponse préférée « Je n’AI pas le DROIT au vote »…… Véritable scandale dans le pays des droits de l’homme.
Ah que c’est dur d’être une femme !
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